mardi 25 novembre 2008

Commémoration

Jeudi dernier, le 20 Novembre, était célébré dans plus de 300 villes brésiliennes le jour de la conscience nègre. Je tiens à préciser avant de continuer que le terme "nègre" : negro-negão, est couramment utilisé à Salvador, c'est une appellation qui ne cache aucun sous entendu raciste, comme l'on pourrait le penser et contrairement au sens perçu aux USA.

A Salvador, près de 80% de la polulation est noire et il y a beaucoup de métissage. Racisme, discrimination ? Malheureusement cela existe et, si le racisme se manifeste peu par des violences verbales et corporelles, peu de noirs accèdent aux bancs de l'université, à emploi égal celui d'un noir est inférieur et peu de noirs sont représentés dans les classes supérieures de la société. De par l'histoire négrière de Salvador et comme beaucoup de stéréotypes existent encore sur la culture noire, les populations (des deux côtés) se créent des barrières qui paraissent insurmontables.
Pour en revenir à cette commémoration, elle a été instaurée le jour de la mort de Zumbi dos Palmares, un chef de guerre du 17ème siècle qui se placa à la tête d'esclaves insurgés pour lutter contre les portugais colonialistes.
Il est devenu une icône, le 20 Novembre est un jour pour se souvenir. Et pourtant, ce n'est pas une fête nationale, Salvador ne le comémore pas, le jour n'est pas férié ici et seuls quelques évênements sont programmés dans la ville. Mais comme la communication sur ce type d'évênement est quasi inexistante, je ne l'ai su que le lendemain.
Il ne me reste plus qu'à découvrir pourquoi les conseillers municipaux de Salvador n'ont pas jugé bon de faire de ce 20 Novembre un jour férié.

jeudi 20 novembre 2008

musique !!

Le bruit de la rue est assez impressionnant. Il y a tous les parasites: bruits de la circulation (klaxons, accélérations des bus, sirènes,...), les hurlements des chiens, les piaillements des oiseaux en cage, les avions, les cris des enfants, le ronflement de la télévision qui reste très souvent allumée ... J'ai souvent tendance à dire qu'ici vous n'aurez jamais une minute de silence.

Par dessus ce bourdonnement constant, vous entendrez toujours au loin ou plus près le son d'une musique, véritable fournisseur d'énergie dans le quotidien bahiannais.

La musique est populaire, les gens écoutent du pagode dont les paroles sont presque toutes à caractère sexuel (c'est un jeu, il ne faut pas prendre cela au 1er degré et à l'occasion, entamez des pas de pagode, c'est du grand délire!). Il y a l'aroxa, musique plus sensuelle, il y a le axé -prononcé aché) dont les représentants les plus populaires sont les groupes Chiclete com banana, Timbalada, Vixi mainha,... artistes de carnaval. Il y a la TRES populaire Ivete Sangalo, une show-woman toujours à 100 % qui est une véritable star au brésil -cf. vidéos-.
Les gens écoutent et dansent le forro (style musical typique du nord-est) sur des groupes comme aviaos do forro, on n'entend presque plus les chanteurs populaire d'antan comme Gilberto Gil ou Chico Buarque, on trouve quelques groupes de roots reggae comme natyruts, on écoute pas de musique électro.

Les artistes brésiliens ne sont pas très originaux, il y a beaucoup de reprises (par exemple on reprend du forro sur un rythme d'aroxa), les chants ne sont composés généralement que d'un refrain et un couplet chantés en boucle... et c'est un tube. Ici, ce qui marche c'est de la musique entraînante, un rythme bien balancé, des paroles simples et en avant la musique, sai do chao... sautez, dansez, chantez.

lundi 17 novembre 2008

Foi..là comme dirait l'autre

Deus, Dieu. Le sujet est incontournable à Salvador, c'est simple, il est partout. Je ne dis pas qu'il est en moi et en chaque être (je n'en suis pas à cet état spirituel), mais il est réellement présent dans chaque maison, chaque magasin, sur les voitures, dans les bus, dans la rue... Non seulement l'image du Christ ou le nom de Dieu est surreprésenté visuellement, mais en plus on le chante, on le loue, on l'interpelle, on le prie toute la journée... fatiguant, qui a dit fatiguant pelo amor de Deus ??


La ville est souvent décrite comme la cité aux 365 églises. En réalité, c'est un nombre à tripler car aux églises catholiques il faudrait rajouter toutes les églises évangéliques et y'en a un paquet. Un local, un pasteur, et le tour est joué. Parmi les églises les plus représentées, on trouve bien sûr l'église Universelle du Règne de Dieu, dont le monument d'un blanc immaculé est comme un phare en entrant dans la ville: énorme, illuminé la nuit, il est le signe après qu'30 minutes d'embouteillage le calvaire est bientôt fini; l'église Assemblée de Dieu; l'église Rennaître dans le Christ; l'église batiste de la Nouvelle Espérance... Toutes ces congrégations protestantes existent car elles divergent au niveau des doctrines -interprétations différentes du nouveau testament-. Il y a aussi l'église mormone et de nombreux temples de Jéhovah.


On peut parler d'un marché religieux, avec une chaîne de télé privée pour l'église Universelle, des ondes radios et la vente de tous les "produits dérivés" à l'effigie de Dieu : aimants à frigo, torchons à vaisselle, autocollants pour voiture, CD... En plus de ceux qui profitent de la demande forte, il y a ceux qui ont de réelles convictions et les fonctionnaires des différentes églises qui vendent dans les rues. Les églises fonctionnent grâce à cela et aux dons, les pasteurs sont rémunérés suivant un pourcentage et le reste va pour des projets de la communauté. Bien sûr, à chaque église son propre mode de fonctionnement et suivant le quartier d'implantation les mentalités changent.

On n'adhère ou pas aux différents discours, je connais des personnes pour qui la religion a véritablement été une renaissance, ce qu'il y a de sûr, c'est qu'au vue de leur présence, de leur charisme et en connaissant le quotidien galère des gens, il est facile d'imaginer le pouvoir d'influence de ces groupes religieux sur la population...

jeudi 13 novembre 2008

Il ne devrait pas...

Suite à une conversation hier, ou je racontais qu'une brave dame avait arrêté son footing pour me déconseillé de rester seule sur la plage alors que le soleil se couchait, je concluais bêtement: ca ne devrait pas être dangereux! J'ai voulu faire une liste de ce qui, pour moi, d'après ce que je considère normal et qui ne l'est apparemment pas ici, ne devrait pas...

Il ne devrait pas y avoir de "bébé" (celui de ce matin avait maximum 6 ans) faisant du jonglage au feu rouge pour recevoir quelques pièces de monnaie.

Il ne devrait pas être toléré la conduite sans permis, le code de la route oublié, l'alcool au volant avec le résumé en détails -voir en images- des accidents de la journée.

Il ne devrait pas y avoir de cas flagrants de corruption, du plus improbable (les contrôles sanitaires des baraques de rue) au plus préjudiciable (les politiques).

Il ne devrait pas y avoir en boucle aux infos l'histoire d'une jeune fille sequestrée par son ex copain jaloux, avec une fin tragique puisque cette même jeune fille va décédée et la police va découvrir que le père de cette dernière est un meurtrier en cavale.

Une copine n'aurait pas du se faire suivre jusqu'à sa porte et se faire braquer pour un sac sans valeur.

Cela rend tout les tracas du quotidien bien moins tracassants... Ca devrait vous aider à savourer votre journée... Promis la prochaine fois j'écris sur tout ce qui est ici et qui devrait être là.

mardi 11 novembre 2008

Salvador & plages

De la baie de tous les saints aux plages du Nord de la ville, faîtes votre choix :
Les plages de la baie sont petites, le sable est plus gros, la mer calme et chaude. Le quartier de Ribeira est alors idéal un dimanche ensoleillé lorsque l’on veut rester longtemps dans l’eau et goûter à la meilleure sorbetière de la ville.
Les plages de Barra sont un haut lieu de touriste, mais les locaux aiment également venir se baigner après une chaude journée de travail. Le coucher du soleil est par ailleurs splendide. Là, toutes sortes de services sont proposées, on vous sert bières et autres consommations puis on vous rince les pieds en remontant sur la route. La mer est assez calme et ce sont de jolies plages … si l’on aime le genre boîte à sardines.
Il y a les plages comme celles de « jardim de alah » et de « Piata » jusqu’à la « praia de aleluia » où l’on s’installe dans des baraques, ici, attention à son portefeuille car non seulement on ne compte plus ses consommations, mais en plus parce que certains experts vous l’allègeront de manière radicale. Les plages du Nord sont littéralement envahies durant le WE, mais les petites baraques de plage apportent assez d’intimité.
Enfin, il y a les plages sans emménagement, appréciées des surfeurs et des familles plus populaires où se déroulent des tournois de beach-volley, de volley-foot ou de beach-soccer. L’océan est vivant, idéal pour se rafraîchir et pour ceux qui aiment les vagues. Malheureusement, ces plages ne sont pas entretenues, il y a beaucoup de déchets (dont beaucoup provenant du large) et il faut faire attention de ne pas poser sa serviette près d’une arrivée d’égout… ce serait dommage puisqu’il y a suffisamment d’autres endroits où se détendre en toute tranquillité !
Car oui, si les plages de Salvador ne sont pas toutes à l’image des brochures féériques, il y a, à Bahia, avec près de 1000 km de côte, des endroits superbes situés à 1 heure et plus vers le Nord, le Sud ou encore sur les îles avoisinantes qui valent la peine d’être fréquentés.
A chacun son style, à chacun sa plage ...

lundi 10 novembre 2008




Vue de l'intérieur de Boca do Rio

















dimanche 9 novembre 2008

Clin d'oeil à Khaled Hosseini


Ce nom vous dit forcément quelque chose, mais où donc l'avez vous déjà vu?

Je fais ici allusion à l'auteur des ''Cerfs-volants de Kaboul'' et de ''Mille soleils splendides'' (personnellement celui des deux que j'ai préféré) car, aujourd'hui en regardant le ciel de Boca do Rio je ne pouvais que faire un parallèle évident entre son premier best seller et l'activité préférée du dimanche ici.

Moi qui trouvait les cerfs-volants d'une quelquonque banalité, je m'y suis un peu plus interessée lorsque l'un deux c'est abattu sur notre terrasse, provoquant acclamations et cris de joie. J'ai ainsi appris que, les cerfs-volants étaient non seulement bien plus qu'un simple divertissement les jours de grands vents, mais également une véritable compétition qui nécessitait fortes concentration et habilité. Chaque propriétaire d'arraia (cerfs-volants rectangulaires) ou de pipa (octogonaux) doit avant tout badigeonner leur ligne de colle et de bouts de verre afin d'en faire des armes redoutables dans le ciel. Une fois cela réalisé, c'est la précision des adversaires pour couper le fil de l'autre qui déterminera le gagnant. Il n'est pas question comme dans le livre de courrir après pour gagner la seconde manche, mais j'ai quand même assisté à quelques courses folles, comme celle de ce garçon qui galopait sur la route, ignorant que son cerf-volant c'était accroché à une voiture et était déjà bien loin. Le deuxième obstacle redoutable outre la route, ce sont les fils électriques, véritables filets à cerfs-volants qui, étant omniprésents et parfaitement désordonnés ne laissent aucune chance aux poissons trop aventureux. Les fils électriques, ce sont un peu le cimetière des cerfs-volants...

Comme quoi, on en apprend des choses en s'interessant à peu !

jeudi 6 novembre 2008

Un autre monde

Plusieurs univers se côtoient à Salvador, sans vraiment en avoir conscience. Ou plutôt si, chaque univers à conscience que d'autres existent mais ni prête aucun intérêt. Après tout, il est très difficile d'en changer, pourquoi alors se compliquer la vie à essayer d'aller à la rencontre de l'autre pour le connaître ?


J'ai passé cette semaine à me mouvoir entre ces mondes parallèles car, non seulement j'ai changé de quartier pour l'intérieur de la ville, un coin en hauteur en marge du centre où règne une athmosphère différente que sur la côte, mais en plus j'ai fait des petites visites à l'alliance française de Salvador, située dans les vieux quartiers.
En fréquentant cet endroit, en marchant dans les rues propres, ombragées, aux pavés colorés, en étant entourée de personnes vivant et parlant culture, j'ai eu une sensation qui n'était pas mienne depuis mon arrivée : c'est comme si on m'avait ôté un poids, je me sentais dans mon élément (d'autant que j'ai eu affaire à des français). Ce sentiment c'est envolé, pour laisser place à de l'incrédulité et même à une pointe de mal être car, en connaissant (à mon modeste niveau) le "dia dia" -jour le jour- de mes voisins de Boca do Rio et de Cabula qui sont loin d'être les quartiers les plus populaires de Salvador, cottoyer toute cette insouscience m'a perturbé. Je n'ai pas beaucoup parlé avec les habitants bahiannais des beaux quartiers, j'attends également de connaître mieux cet univers pour m'en faire une opinion mais, je pense que je pourrais facilement en tant qu'étrangère me fondre dans le décor. En revanche, est ce cela que l'on recherche en venant à Salvador pour vivre une expérience de quelques mois ?