lundi 20 avril 2009

The End

Ca y est, je suis rentrée.
Merci à tous ceux qui ont pris le temps de lire quelques lignes, ca a été un plaisir pour moi de les écrire et j'espère qu'il y aura une suite à cette aventure brésilienne.
Pour finir, quelques photos, qui vous montreront les Salvador, Salvador du bord de mer, Salvador de l'intérieur des terres. Quartier d'Ondina

Quartier de Cabula

Aeroclube, jour d'embouteillage...


ponta de Umaita


arrivée sur le phare de Barra


Cabula

mercredi 25 mars 2009

Un pont dans la baie

Lors d'une visite officielle du président Lula, la construction d'un pont entre le continent et l'île d'Itaparica a été projetée. On a bien rigoler. Donner un accès plus rapide aux habitants de l'île semble être la raison majeure à ce projet, mais cela donnerait aussi un petit coup de pouce pour être sélectionnée parmi les villes qui vont accueillir la coupe du monde.
Les deux possibilités seraient soit de constuire un pont fixe avec des arches suffisament grandes pour laisser circuler les navires dans la baie, ou bien réaliser un pont mobile. Dans tous les cas le coût s'élèvera au moins à 1,5 milliard de R$.
L'île, distante de 14 km environ est accessible par ferry boat, elle possède de grandes plages dirigées soit vers la baie ou l'océan et fait la joie des touristes. Avec la constuction de la route menant vers les plages du littoral nord de Salvador, l'île a perdu de son éclat et ce projet permettrait certainement de rendre à ce lieu son attractivité. S'il voit le jour ...
Les avis sont partagés : certains doutent de voir un jour un pont dans cette baie, d'autres voient cela comme un gain de temps précieux (ainsi l'accès avec le sud de l'Etat serait plus rapide et ceux venant du Sud et se dirigeant vers le Nord n'auraient plus à passer par la métropole). D'autres estiment que cet argent devrait servir pour finir le métro enfin, certains sont juste contents car ainsi l'accès à l'île serait facilité.
Moi, j'imagine la folie qui régnera sur cette île et, bien qu'elle soit grande (240 km² soit presque 3 fois Belle île) l'arrivée en masse de voitures pendant les we lui fera perdre de nombreux touristes recherchant la tranquilité. Par ailleurs, l'île qui n'était déjà pas bien entretenue peut devenir un véritable dépotoir... mais bon, elle reste agréable et, de toute façon ce pont, n'est ce pas ce qu'on appelle une utopie ?

coucher du soleil sur l'île, vue de ponta do Umaita

Itaparica coté baie

Itaparica coté océan


Le pont transformera t-il cette magnifique baie ?

lundi 16 mars 2009

Ronde de prénoms

Peut être connaissez-vous des brésiliens, savez vous leurs noms complets ?
Lorsque l'on demande le nom de quelqu'un, celui ci vous donnera son prénom, parfois même son "apelido", soit son surnom mais rarement vous entendrez votre locuteur donner son nom complet. Et pour cause, ce sont souvent des noms à rallonge et, assez fréquemment ce sont des "dos Santos, de Santana, da Souza...". C'est assez étrange lorsque l'on recoit un appel, notre interlocuteur immédiatement nous demande notre "nome", -sous entendu il veut notre prénom- puis il nous donne le sien -tien, ravie! je suis en train de parler à Jocicleide de la banque du Brésil- et engage ensuite la conversation. Que de familiarités !

Il faut dire que les brésiliens à la naissance récolte un prénom, une partie du nom de famille de la maman additionnée à une partie de celui du papa. Eh oui!, une partie seulement sinon chaque génération gagnerait une couche supplémentaire et les cases des documents officiels seraient trop petites.
Voici quelques exemples: Arivaldo Santos de Souza (classique), André Luiz de Jesus Pinto, Daniela Braz Nery do Espirito Santo, Fernando Cesar Pinheiro Ribeiro, Rosenildes Nascimento da Luz, Tais Americano da Costa Freitas...

Parfois, lorsque le nom de l'enfant est le même que celui du père, vient s'ajouter "filho" ou "junior" : fils , ou "neto" : petit fils. Le fils d'un grand homme d'affaire, Antonio Carlos Margalhães, s'appellant Antonio Carlos Margalhães Júnior (lui même président d'une grande société), a évidemment appelé son fiston Antonio Carlos Margalhães Neto. Vous me suivez ?

Autres les prénoms tirés de la bible, qui sont intemporels, comme Thiago, Matheus, Pedro, Juan, José, Lucas, Maria, Jesus, Gabriel, Rafaela... il existe un certains nombre de particularités.

En effet, il n'y a pas seulement les noms qui sont très longs. La tendance des prénoms est aussi de faire dans la longueur. Ceux des petites filles finissent souvent en "a" et ceux des garçons en "o", comme dans bien des pays d'Amérique latine. Par ailleurs, les prénoms les plus à la mode sont ceux qui, pour nous seraient complétement démodé (enfin pour moi...).
Exemples : Gustavo, Reginaldo, Leonardo, Adriana, Teresa, Luciana, Eduardo, Rennata...

A cause de ces noms démesurés, les apelidos ne sont pas seulement utilisés dans un cercle privé mais également au travail. Au foot (ici = travail), les joueurs Ronaldo (mais si ! vous voyez de qui je parle, celui avec les dents en avant et celui qui s'est empaté) sont appelés ici Ronaldinho gaucho -le petit Ronaldo de Porto Alegre- et Ronaldo fenomeno -le phénomène-.

On peut également ajouter les transformations ou diminutions comme José qui devient Zé -José Carlos devient Zeca-, Francisco est Chiquinho, Nando pour Fernando ou encore Bia pour Beatriz.

Car enfin, dernière caractéristique sur les prénoms, il est possible d'y ajouter un suffixe -inho, -inha, -zinho, -zinha, pour leur ajouter une petite touche affectueuse, ce suffixe étant utilisé dans la langue portugaise pour signifié d'une petite chose.
Exemple : Carlinhos, Gilcinho, Osman devient Manzinho, luizinha, Joaozinho, ...
Alors, inspirés ?

mardi 10 mars 2009

La chasse au limpotu

Non ce n'est pas l'un des voyages de Gulliver, Limpotu est un artiste que j'apprécie beaucoup, il est brillant et son travail a le mérite de me rendre les trajets en bus plus intéressants.

A Salvador peindre sur les murs est naturel. Certains le font avec brillo, d'autres non. Limpotu fait partie de la première catégorie, ses dessins -très reconnaissables car tous du même format, représentant des hommes et des femmes 'volants'- sont éparpillées dans toute la ville, aux points touristiques mais pas seulement, aux arrêts de bus, le long d'une route très fréquentée... Il semble qu'il ai choisit les murs supports après de grandes réflexions : ce sont des endroits très visibles et pourtant seuls ceux qui cherchent les dessins les voient vraiment. La preuve, j'en ai trouvé pas loin du vingtaine mais quand j'en parle autour de moi, personne ne sait de quoi il s'agit. Il faut les montrer pour qu'ils deviennent une évidence. C'est ma petite chasse au trésor et, lorsqu'un nouveau limpotu apparaît j'implore en pensée le chauffeur du bus de passer tout doucement devant afin de constater les différences avec les autres graphes.
En voici trois, je ne sais pas si c'est très correct de mettre ses oeuvres sur la toile (web), mais pour me faire pardonner, voici l'adresse internet de son site : www.flickr.com/photos/limpotu
où il est possible de laisser des commentaires... en français.
J'espère que ca vous plaira...
A Barra, au coucher du soleil...

Barra toujours

encore Barra... eh oui!, ce sont les seuls que j'ai pu photographier en dehors du bus.

vendredi 6 mars 2009

Attttchim...Saúde !

La période post-carnaval est marquée par une arrivée en masse de virus et autres maladies. Entre autres, on entend beaucoup parler de dengue mais plus généralement ce sont des cas de grippe. D'où une explication plus complète sur le système de santé brésilien.
Ici, c'est le systema unico de saúde (SUS) qui est en vigueur depuis 1988. En théorie, cela revient à dire que tous les brésiliens doivent avoir un accès aux soins dans n'importe quel hôpital public. En pratique, cet accès ressemble à une file de personnes se dirigeant vers une salle d'attente pleine, sachant que le couloir est aussi réquisitionné pour stocker les futurs patients... ceux qui n'ont pas les moyens de faire autrement, c'est à dire la grande majorité.

Outre les cliniques et hôpitaux publics, il y a environ un poste de santé par quartier, qui assurent les cas d'urgences et autres consultations. Ceux là n'échappent pas à la règle, il faut se préparer à camper pour voir un médecin et ici aussi il y a pénurie en materiel médical et en professionnels. De ce système défaillant sont nés des hôpitaux privés, qui sont mieux organisés, mieux équipés mais très chers...

Chaque employé en théorie à le droit à un ''plan de santé'': c'est un livret comportant tous les accords existants entre son entreprise et les différents hôpitaux publics et privés de la ville. Ils cotisent chaque mois pour bénéficier, au besoin, des prestations fournies dans leur plan -avec des prix préférentiels suivant l'entreprise, plus elle a de salariés moins la cotisation sera élevée et les prix évoluent suivant les prestations.

Autant le dire, certains plans ne valent rien, à peine parfois le droit de se rendre dans un privé pour une consultation générale, mais aucun avantage pour des cas plus graves. Par ailleurs celui qui se présente avec un plan fait la queue, comme tout le monde.

Suite à ces explications, le malade pourra être soigné... s'il n'est pas décédé avant... Il existe un SAMU, appartenant au gouvernement, qui est appelé pour tous les cas généraux. De là, on lui indique dans quel hôpital il doit se rendre (en fonction du plan de santé) et en l'absence de souhait précis, il ira dans celui le plus proche. Si la personne est consciente, elle pourra donc indiquer un endroit où elle se fera soignée rapidement et gratuitement, dans le cas contraire et même en cas d'urgence elle risque d'attendre... où de devoir payer cher.
Un conseil, mieux vaut ne pas avoir d'accident aux heures de pointe, car l'ambulance ne passe pas (le problème c'est que ca bouchonne tout le temps).
Tous les jours sont relatés des cas de patients désespérés, des pauvres bougres qui s'entassent en salle d'attente, des personnes décédées car elles n'ont pas été soignée à temps (ou pas correctement). Tous les jours des personnes scandent un manque réel d'humanité dans les hôpitaux publics.
C'est joyeux non ?

mardi 3 mars 2009

Les motels... à la minute

Voici un extrait d'un article du journal de la ville, sur les motels. C'est un sujet sensible, il me permet ainsi de pointer du doigt un problème de société.

Les grands motels de Salvador coûtent de 40 à 60 réais, pour une période d’une ou deux heures et sont localisés bien loin du centre ville. Pour le public qui ne peut pas aller dans ces quartiers et payer le prix de ces établissements, la ville basse offre des alternatives bien moins chère. Le client qui correspond à ce profil pourra investir à partir de 1.99 réais pour obtenir ce qu’il souhaite.
A Calcada, un immeuble qui est apparemment un hôtel sert en fait de motel, masqué pour éviter la fiscalisation appliquée à cette activité. « Ici, il y a beaucoup de gens qui viennent pendant la journée. C’est moins cher et les chambres sont bien. Ca ne vaut pas la peine d’aller si loin », affirme la réceptionniste, tout en garantissant l’hygiène des chambres et des accessoires, chambres composées d’un lit double, d’une télévision, d’une salle de bain et d’un ventilateur. Tout est simple mais efficace. « Il n’y a besoin de rien de plus, les personnes viennent ici pour faire l'amour, pas pour voir la beauté des lieux. Au final, tout ce que les gens font là bas, ils le font ici aussi », raconte en souriant la sympathique réceptionniste.
L’objectif de ce type d’endroit est de satisfaire les clients en offrant la commodité et la confiance d’un local sûr et discret.
1.99 réais. Un peu plus loin de là où se concentrent les motels, au Bonfim, une « pousada » retient l’attention de par ses prix pratiqués par période. En plus de la traditionnelle période d’une heure, le local offre aussi en option la modalité par minutes, qui finalement est l’une des plus recherchées. Si le client reste de une à 10 minutes, le prix est de 1,99 réais. Au-delà, jusqu’à une heure le prix est de 10 réais. « A l’heure du déjeuner ici c’est plein. Il y a des gens qui n’ont pas beaucoup de temps et qui font tout en 10 minutes, et qui avant devaient quand même payer 10 réais. Aujourd’hui c’est plus facile», raconte le fonctionnaire de nettoyage.
La façade de ce motel, comme les autres, cache le véritable établissement. Pour ne pas avoir de contrôle sévère ou même en en ayant, mais inefficace, la présence de jeunes filles dont personne ne sait si elles sont majeures est courante. A l’entrée est demandé le nom complet de la personne pour remplir un formulaire mais la présentation de la carte d’identité n’est pas obligatoire. La récéptionniste Ney Oliveira confirme qu’elle ne regarde pas beaucoup les visages des gens, pour ne pas intimider. «Le propriétaire a dit qu’il ne fallait pas beaucoup retenir les clients à la réception. Moins c’est long, mieux c’est. »
La pratique de prix bas est plus commune que ce que l’on imagine. L’étudiant d’un collège de Ribeira, Adriano Santo, raconte que comme il n’a pas d’argent, il recherche les endroits qui offrent la possibilité de rester moins et explique sa technique.
« Quand je suis avec une fille, tout ce que l’on peut faire dans la rue on le fait. Mais quand ca commence à chauffer, on va dans une chambre pour quelques minutes et c’est tout bon » Il indique une série de motels dans son quartier où il est possible de faire cela.
Ces motels plus populaires ne font pas de publicité. La divulgation est de bouche à bouche et le résultat est satisfaisant pour les propriétaires. Pour une population avec un plus faible pouvoir d’achat, ils font succès en offrant simplement la base.
C’est une alternative qui entraîne une plus grande compétitivité pour endroits plus sophistiqués, par exemple pour un établissement qui va jusqu’à coûter 79 réais, deux heures, pour une chambre où l’on trouve baignoire avec hydromassage, chaise érotique, sexshop avec produits variés, lit et matelas d’eau, température ambiante réglable ou encore service de chambre exclusif.
Le résultat est le même quelque soit le local. Mais la différence, c’est pour le porte-monnaie."


La présence de ces motels est la conséquence de plusieurs choses : tout d'abord, il n'est pas faux que les brésiliens sont de nature plutôt volage, on se rend compte que beaucoup d'hommes (en particulier de la génération 70) ont plusieurs familles. La deuxième raison est que les jeunes sont très dépendants de leur famille, ils quittent le foyer familial après le mariage. En parallèle, on ne flirte pas avec sa copine ou son copain chez soi, c'est une question de respect envers la maman principalement. Il faut dire aussi que les maisons sont rarement vide, donc pas non plus de batifollages en douce possible! A partir de là, il faut trouver un autre endroit...

Maintenant, à chacun son avis sur la question : à la maison ou au motel, qu'est ce qu'on préfère pour ses enfants ?

mercredi 25 février 2009

carnavalesquissement carnaval à Ondine

Direction le parcours des chars de 4 kms Barra-Ondine, chars des chanteurs qui ne rateraient pour rien au monde le carnaval de Salvador.
Après une heure d'embouteillage, il nous faut trouver le meilleur endroit pour pouvoir voir le défilé. N'ayant pas de places réservées dans les tribunes et comme nous n'allons pas suivre les chars dans les différents blocs, il nous faut un lieu où les autres pipocas ne seront pas trop excités et où la rue pas trop étroite pour éviter un éventuel piétinement.
Une fois l'endroit idéal trouvé, l'attente... il y a foule ce soir, beaucoup de jeunes, des déguisements. Il y a un bloc -essentiellement masculin-, appelés les fils de gandhi, qui sont tout en blanc avec un pagne et une toque et des dizaines de colliers à perles bleues et blanches (les mêmes que pour Yemanja). Ces colliers sont en fait pour certains une monnaie d'échange contre un baiser, mais apparement pas la peine d'avoir de collier pour embrasser les filles ici. C'est la réputation du carnaval de Salvador : célèbre pour la drague, les célibataires ne le reste pas longtemps (au moins le temps d'une chanson).
L'attente toujours, c'est donc ca carnaval ?, des dizaines de chars qui se font attendre, des centaines de vendeurs ambulants de boissons, des milliers de cadavres de canettes de bières dans la rue, ...
Voici qu'au loin on entend un char arriver. Qui c'est ? on ne le saura que dans quelques minutes, car même en entendant la chanson cela ne révèle pas l'artiste, puisque pour carnaval tout le monde chante les chansons de tout le monde. Chance... c'est Ivette Sangalo qui arrive, une pile d'énergie, de quoi nous réveiller! Elle est dévouée au public, exercice difficile car il faut jongler entre les deux côtés de la rue.
Dix minutes après, le char est passé, l'attente va reprendre mais qu'importe, maintenant la fête a commencé.