Voici un extrait d'un article du journal de la ville, sur les motels. C'est un sujet sensible, il me permet ainsi de pointer du doigt un problème de société.
Les grands motels de Salvador coûtent de 40 à 60 réais, pour une période d’une ou deux heures et sont localisés bien loin du centre ville. Pour le public qui ne peut pas aller dans ces quartiers et payer le prix de ces établissements, la ville basse offre des alternatives bien moins chère. Le client qui correspond à ce profil pourra investir à partir de 1.99 réais pour obtenir ce qu’il souhaite.
A Calcada, un immeuble qui est apparemment un hôtel sert en fait de motel, masqué pour éviter la fiscalisation appliquée à cette activité. « Ici, il y a beaucoup de gens qui viennent pendant la journée. C’est moins cher et les chambres sont bien. Ca ne vaut pas la peine d’aller si loin », affirme la réceptionniste, tout en garantissant l’hygiène des chambres et des accessoires, chambres composées d’un lit double, d’une télévision, d’une salle de bain et d’un ventilateur. Tout est simple mais efficace. « Il n’y a besoin de rien de plus, les personnes viennent ici pour faire l'amour, pas pour voir la beauté des lieux. Au final, tout ce que les gens font là bas, ils le font ici aussi », raconte en souriant la sympathique réceptionniste.
L’objectif de ce type d’endroit est de satisfaire les clients en offrant la commodité et la confiance d’un local sûr et discret.
1.99 réais. Un peu plus loin de là où se concentrent les motels, au Bonfim, une « pousada » retient l’attention de par ses prix pratiqués par période. En plus de la traditionnelle période d’une heure, le local offre aussi en option la modalité par minutes, qui finalement est l’une des plus recherchées. Si le client reste de une à 10 minutes, le prix est de 1,99 réais. Au-delà, jusqu’à une heure le prix est de 10 réais. « A l’heure du déjeuner ici c’est plein. Il y a des gens qui n’ont pas beaucoup de temps et qui font tout en 10 minutes, et qui avant devaient quand même payer 10 réais. Aujourd’hui c’est plus facile», raconte le fonctionnaire de nettoyage.
La façade de ce motel, comme les autres, cache le véritable établissement. Pour ne pas avoir de contrôle sévère ou même en en ayant, mais inefficace, la présence de jeunes filles dont personne ne sait si elles sont majeures est courante. A l’entrée est demandé le nom complet de la personne pour remplir un formulaire mais la présentation de la carte d’identité n’est pas obligatoire. La récéptionniste Ney Oliveira confirme qu’elle ne regarde pas beaucoup les visages des gens, pour ne pas intimider. «Le propriétaire a dit qu’il ne fallait pas beaucoup retenir les clients à la réception. Moins c’est long, mieux c’est. »
La pratique de prix bas est plus commune que ce que l’on imagine. L’étudiant d’un collège de Ribeira, Adriano Santo, raconte que comme il n’a pas d’argent, il recherche les endroits qui offrent la possibilité de rester moins et explique sa technique.
« Quand je suis avec une fille, tout ce que l’on peut faire dans la rue on le fait. Mais quand ca commence à chauffer, on va dans une chambre pour quelques minutes et c’est tout bon » Il indique une série de motels dans son quartier où il est possible de faire cela.
Ces motels plus populaires ne font pas de publicité. La divulgation est de bouche à bouche et le résultat est satisfaisant pour les propriétaires. Pour une population avec un plus faible pouvoir d’achat, ils font succès en offrant simplement la base.
C’est une alternative qui entraîne une plus grande compétitivité pour endroits plus sophistiqués, par exemple pour un établissement qui va jusqu’à coûter 79 réais, deux heures, pour une chambre où l’on trouve baignoire avec hydromassage, chaise érotique, sexshop avec produits variés, lit et matelas d’eau, température ambiante réglable ou encore service de chambre exclusif.
Le résultat est le même quelque soit le local. Mais la différence, c’est pour le porte-monnaie."
La présence de ces motels est la conséquence de plusieurs choses : tout d'abord, il n'est pas faux que les brésiliens sont de nature plutôt volage, on se rend compte que beaucoup d'hommes (en particulier de la génération 70) ont plusieurs familles. La deuxième raison est que les jeunes sont très dépendants de leur famille, ils quittent le foyer familial après le mariage. En parallèle, on ne flirte pas avec sa copine ou son copain chez soi, c'est une question de respect envers la maman principalement. Il faut dire aussi que les maisons sont rarement vide, donc pas non plus de batifollages en douce possible! A partir de là, il faut trouver un autre endroit...
Maintenant, à chacun son avis sur la question : à la maison ou au motel, qu'est ce qu'on préfère pour ses enfants ?
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