lundi 20 avril 2009

The End

Ca y est, je suis rentrée.
Merci à tous ceux qui ont pris le temps de lire quelques lignes, ca a été un plaisir pour moi de les écrire et j'espère qu'il y aura une suite à cette aventure brésilienne.
Pour finir, quelques photos, qui vous montreront les Salvador, Salvador du bord de mer, Salvador de l'intérieur des terres. Quartier d'Ondina

Quartier de Cabula

Aeroclube, jour d'embouteillage...


ponta de Umaita


arrivée sur le phare de Barra


Cabula

mercredi 25 mars 2009

Un pont dans la baie

Lors d'une visite officielle du président Lula, la construction d'un pont entre le continent et l'île d'Itaparica a été projetée. On a bien rigoler. Donner un accès plus rapide aux habitants de l'île semble être la raison majeure à ce projet, mais cela donnerait aussi un petit coup de pouce pour être sélectionnée parmi les villes qui vont accueillir la coupe du monde.
Les deux possibilités seraient soit de constuire un pont fixe avec des arches suffisament grandes pour laisser circuler les navires dans la baie, ou bien réaliser un pont mobile. Dans tous les cas le coût s'élèvera au moins à 1,5 milliard de R$.
L'île, distante de 14 km environ est accessible par ferry boat, elle possède de grandes plages dirigées soit vers la baie ou l'océan et fait la joie des touristes. Avec la constuction de la route menant vers les plages du littoral nord de Salvador, l'île a perdu de son éclat et ce projet permettrait certainement de rendre à ce lieu son attractivité. S'il voit le jour ...
Les avis sont partagés : certains doutent de voir un jour un pont dans cette baie, d'autres voient cela comme un gain de temps précieux (ainsi l'accès avec le sud de l'Etat serait plus rapide et ceux venant du Sud et se dirigeant vers le Nord n'auraient plus à passer par la métropole). D'autres estiment que cet argent devrait servir pour finir le métro enfin, certains sont juste contents car ainsi l'accès à l'île serait facilité.
Moi, j'imagine la folie qui régnera sur cette île et, bien qu'elle soit grande (240 km² soit presque 3 fois Belle île) l'arrivée en masse de voitures pendant les we lui fera perdre de nombreux touristes recherchant la tranquilité. Par ailleurs, l'île qui n'était déjà pas bien entretenue peut devenir un véritable dépotoir... mais bon, elle reste agréable et, de toute façon ce pont, n'est ce pas ce qu'on appelle une utopie ?

coucher du soleil sur l'île, vue de ponta do Umaita

Itaparica coté baie

Itaparica coté océan


Le pont transformera t-il cette magnifique baie ?

lundi 16 mars 2009

Ronde de prénoms

Peut être connaissez-vous des brésiliens, savez vous leurs noms complets ?
Lorsque l'on demande le nom de quelqu'un, celui ci vous donnera son prénom, parfois même son "apelido", soit son surnom mais rarement vous entendrez votre locuteur donner son nom complet. Et pour cause, ce sont souvent des noms à rallonge et, assez fréquemment ce sont des "dos Santos, de Santana, da Souza...". C'est assez étrange lorsque l'on recoit un appel, notre interlocuteur immédiatement nous demande notre "nome", -sous entendu il veut notre prénom- puis il nous donne le sien -tien, ravie! je suis en train de parler à Jocicleide de la banque du Brésil- et engage ensuite la conversation. Que de familiarités !

Il faut dire que les brésiliens à la naissance récolte un prénom, une partie du nom de famille de la maman additionnée à une partie de celui du papa. Eh oui!, une partie seulement sinon chaque génération gagnerait une couche supplémentaire et les cases des documents officiels seraient trop petites.
Voici quelques exemples: Arivaldo Santos de Souza (classique), André Luiz de Jesus Pinto, Daniela Braz Nery do Espirito Santo, Fernando Cesar Pinheiro Ribeiro, Rosenildes Nascimento da Luz, Tais Americano da Costa Freitas...

Parfois, lorsque le nom de l'enfant est le même que celui du père, vient s'ajouter "filho" ou "junior" : fils , ou "neto" : petit fils. Le fils d'un grand homme d'affaire, Antonio Carlos Margalhães, s'appellant Antonio Carlos Margalhães Júnior (lui même président d'une grande société), a évidemment appelé son fiston Antonio Carlos Margalhães Neto. Vous me suivez ?

Autres les prénoms tirés de la bible, qui sont intemporels, comme Thiago, Matheus, Pedro, Juan, José, Lucas, Maria, Jesus, Gabriel, Rafaela... il existe un certains nombre de particularités.

En effet, il n'y a pas seulement les noms qui sont très longs. La tendance des prénoms est aussi de faire dans la longueur. Ceux des petites filles finissent souvent en "a" et ceux des garçons en "o", comme dans bien des pays d'Amérique latine. Par ailleurs, les prénoms les plus à la mode sont ceux qui, pour nous seraient complétement démodé (enfin pour moi...).
Exemples : Gustavo, Reginaldo, Leonardo, Adriana, Teresa, Luciana, Eduardo, Rennata...

A cause de ces noms démesurés, les apelidos ne sont pas seulement utilisés dans un cercle privé mais également au travail. Au foot (ici = travail), les joueurs Ronaldo (mais si ! vous voyez de qui je parle, celui avec les dents en avant et celui qui s'est empaté) sont appelés ici Ronaldinho gaucho -le petit Ronaldo de Porto Alegre- et Ronaldo fenomeno -le phénomène-.

On peut également ajouter les transformations ou diminutions comme José qui devient Zé -José Carlos devient Zeca-, Francisco est Chiquinho, Nando pour Fernando ou encore Bia pour Beatriz.

Car enfin, dernière caractéristique sur les prénoms, il est possible d'y ajouter un suffixe -inho, -inha, -zinho, -zinha, pour leur ajouter une petite touche affectueuse, ce suffixe étant utilisé dans la langue portugaise pour signifié d'une petite chose.
Exemple : Carlinhos, Gilcinho, Osman devient Manzinho, luizinha, Joaozinho, ...
Alors, inspirés ?

mardi 10 mars 2009

La chasse au limpotu

Non ce n'est pas l'un des voyages de Gulliver, Limpotu est un artiste que j'apprécie beaucoup, il est brillant et son travail a le mérite de me rendre les trajets en bus plus intéressants.

A Salvador peindre sur les murs est naturel. Certains le font avec brillo, d'autres non. Limpotu fait partie de la première catégorie, ses dessins -très reconnaissables car tous du même format, représentant des hommes et des femmes 'volants'- sont éparpillées dans toute la ville, aux points touristiques mais pas seulement, aux arrêts de bus, le long d'une route très fréquentée... Il semble qu'il ai choisit les murs supports après de grandes réflexions : ce sont des endroits très visibles et pourtant seuls ceux qui cherchent les dessins les voient vraiment. La preuve, j'en ai trouvé pas loin du vingtaine mais quand j'en parle autour de moi, personne ne sait de quoi il s'agit. Il faut les montrer pour qu'ils deviennent une évidence. C'est ma petite chasse au trésor et, lorsqu'un nouveau limpotu apparaît j'implore en pensée le chauffeur du bus de passer tout doucement devant afin de constater les différences avec les autres graphes.
En voici trois, je ne sais pas si c'est très correct de mettre ses oeuvres sur la toile (web), mais pour me faire pardonner, voici l'adresse internet de son site : www.flickr.com/photos/limpotu
où il est possible de laisser des commentaires... en français.
J'espère que ca vous plaira...
A Barra, au coucher du soleil...

Barra toujours

encore Barra... eh oui!, ce sont les seuls que j'ai pu photographier en dehors du bus.

vendredi 6 mars 2009

Attttchim...Saúde !

La période post-carnaval est marquée par une arrivée en masse de virus et autres maladies. Entre autres, on entend beaucoup parler de dengue mais plus généralement ce sont des cas de grippe. D'où une explication plus complète sur le système de santé brésilien.
Ici, c'est le systema unico de saúde (SUS) qui est en vigueur depuis 1988. En théorie, cela revient à dire que tous les brésiliens doivent avoir un accès aux soins dans n'importe quel hôpital public. En pratique, cet accès ressemble à une file de personnes se dirigeant vers une salle d'attente pleine, sachant que le couloir est aussi réquisitionné pour stocker les futurs patients... ceux qui n'ont pas les moyens de faire autrement, c'est à dire la grande majorité.

Outre les cliniques et hôpitaux publics, il y a environ un poste de santé par quartier, qui assurent les cas d'urgences et autres consultations. Ceux là n'échappent pas à la règle, il faut se préparer à camper pour voir un médecin et ici aussi il y a pénurie en materiel médical et en professionnels. De ce système défaillant sont nés des hôpitaux privés, qui sont mieux organisés, mieux équipés mais très chers...

Chaque employé en théorie à le droit à un ''plan de santé'': c'est un livret comportant tous les accords existants entre son entreprise et les différents hôpitaux publics et privés de la ville. Ils cotisent chaque mois pour bénéficier, au besoin, des prestations fournies dans leur plan -avec des prix préférentiels suivant l'entreprise, plus elle a de salariés moins la cotisation sera élevée et les prix évoluent suivant les prestations.

Autant le dire, certains plans ne valent rien, à peine parfois le droit de se rendre dans un privé pour une consultation générale, mais aucun avantage pour des cas plus graves. Par ailleurs celui qui se présente avec un plan fait la queue, comme tout le monde.

Suite à ces explications, le malade pourra être soigné... s'il n'est pas décédé avant... Il existe un SAMU, appartenant au gouvernement, qui est appelé pour tous les cas généraux. De là, on lui indique dans quel hôpital il doit se rendre (en fonction du plan de santé) et en l'absence de souhait précis, il ira dans celui le plus proche. Si la personne est consciente, elle pourra donc indiquer un endroit où elle se fera soignée rapidement et gratuitement, dans le cas contraire et même en cas d'urgence elle risque d'attendre... où de devoir payer cher.
Un conseil, mieux vaut ne pas avoir d'accident aux heures de pointe, car l'ambulance ne passe pas (le problème c'est que ca bouchonne tout le temps).
Tous les jours sont relatés des cas de patients désespérés, des pauvres bougres qui s'entassent en salle d'attente, des personnes décédées car elles n'ont pas été soignée à temps (ou pas correctement). Tous les jours des personnes scandent un manque réel d'humanité dans les hôpitaux publics.
C'est joyeux non ?

mardi 3 mars 2009

Les motels... à la minute

Voici un extrait d'un article du journal de la ville, sur les motels. C'est un sujet sensible, il me permet ainsi de pointer du doigt un problème de société.

Les grands motels de Salvador coûtent de 40 à 60 réais, pour une période d’une ou deux heures et sont localisés bien loin du centre ville. Pour le public qui ne peut pas aller dans ces quartiers et payer le prix de ces établissements, la ville basse offre des alternatives bien moins chère. Le client qui correspond à ce profil pourra investir à partir de 1.99 réais pour obtenir ce qu’il souhaite.
A Calcada, un immeuble qui est apparemment un hôtel sert en fait de motel, masqué pour éviter la fiscalisation appliquée à cette activité. « Ici, il y a beaucoup de gens qui viennent pendant la journée. C’est moins cher et les chambres sont bien. Ca ne vaut pas la peine d’aller si loin », affirme la réceptionniste, tout en garantissant l’hygiène des chambres et des accessoires, chambres composées d’un lit double, d’une télévision, d’une salle de bain et d’un ventilateur. Tout est simple mais efficace. « Il n’y a besoin de rien de plus, les personnes viennent ici pour faire l'amour, pas pour voir la beauté des lieux. Au final, tout ce que les gens font là bas, ils le font ici aussi », raconte en souriant la sympathique réceptionniste.
L’objectif de ce type d’endroit est de satisfaire les clients en offrant la commodité et la confiance d’un local sûr et discret.
1.99 réais. Un peu plus loin de là où se concentrent les motels, au Bonfim, une « pousada » retient l’attention de par ses prix pratiqués par période. En plus de la traditionnelle période d’une heure, le local offre aussi en option la modalité par minutes, qui finalement est l’une des plus recherchées. Si le client reste de une à 10 minutes, le prix est de 1,99 réais. Au-delà, jusqu’à une heure le prix est de 10 réais. « A l’heure du déjeuner ici c’est plein. Il y a des gens qui n’ont pas beaucoup de temps et qui font tout en 10 minutes, et qui avant devaient quand même payer 10 réais. Aujourd’hui c’est plus facile», raconte le fonctionnaire de nettoyage.
La façade de ce motel, comme les autres, cache le véritable établissement. Pour ne pas avoir de contrôle sévère ou même en en ayant, mais inefficace, la présence de jeunes filles dont personne ne sait si elles sont majeures est courante. A l’entrée est demandé le nom complet de la personne pour remplir un formulaire mais la présentation de la carte d’identité n’est pas obligatoire. La récéptionniste Ney Oliveira confirme qu’elle ne regarde pas beaucoup les visages des gens, pour ne pas intimider. «Le propriétaire a dit qu’il ne fallait pas beaucoup retenir les clients à la réception. Moins c’est long, mieux c’est. »
La pratique de prix bas est plus commune que ce que l’on imagine. L’étudiant d’un collège de Ribeira, Adriano Santo, raconte que comme il n’a pas d’argent, il recherche les endroits qui offrent la possibilité de rester moins et explique sa technique.
« Quand je suis avec une fille, tout ce que l’on peut faire dans la rue on le fait. Mais quand ca commence à chauffer, on va dans une chambre pour quelques minutes et c’est tout bon » Il indique une série de motels dans son quartier où il est possible de faire cela.
Ces motels plus populaires ne font pas de publicité. La divulgation est de bouche à bouche et le résultat est satisfaisant pour les propriétaires. Pour une population avec un plus faible pouvoir d’achat, ils font succès en offrant simplement la base.
C’est une alternative qui entraîne une plus grande compétitivité pour endroits plus sophistiqués, par exemple pour un établissement qui va jusqu’à coûter 79 réais, deux heures, pour une chambre où l’on trouve baignoire avec hydromassage, chaise érotique, sexshop avec produits variés, lit et matelas d’eau, température ambiante réglable ou encore service de chambre exclusif.
Le résultat est le même quelque soit le local. Mais la différence, c’est pour le porte-monnaie."


La présence de ces motels est la conséquence de plusieurs choses : tout d'abord, il n'est pas faux que les brésiliens sont de nature plutôt volage, on se rend compte que beaucoup d'hommes (en particulier de la génération 70) ont plusieurs familles. La deuxième raison est que les jeunes sont très dépendants de leur famille, ils quittent le foyer familial après le mariage. En parallèle, on ne flirte pas avec sa copine ou son copain chez soi, c'est une question de respect envers la maman principalement. Il faut dire aussi que les maisons sont rarement vide, donc pas non plus de batifollages en douce possible! A partir de là, il faut trouver un autre endroit...

Maintenant, à chacun son avis sur la question : à la maison ou au motel, qu'est ce qu'on préfère pour ses enfants ?

mercredi 25 février 2009

carnavalesquissement carnaval à Ondine

Direction le parcours des chars de 4 kms Barra-Ondine, chars des chanteurs qui ne rateraient pour rien au monde le carnaval de Salvador.
Après une heure d'embouteillage, il nous faut trouver le meilleur endroit pour pouvoir voir le défilé. N'ayant pas de places réservées dans les tribunes et comme nous n'allons pas suivre les chars dans les différents blocs, il nous faut un lieu où les autres pipocas ne seront pas trop excités et où la rue pas trop étroite pour éviter un éventuel piétinement.
Une fois l'endroit idéal trouvé, l'attente... il y a foule ce soir, beaucoup de jeunes, des déguisements. Il y a un bloc -essentiellement masculin-, appelés les fils de gandhi, qui sont tout en blanc avec un pagne et une toque et des dizaines de colliers à perles bleues et blanches (les mêmes que pour Yemanja). Ces colliers sont en fait pour certains une monnaie d'échange contre un baiser, mais apparement pas la peine d'avoir de collier pour embrasser les filles ici. C'est la réputation du carnaval de Salvador : célèbre pour la drague, les célibataires ne le reste pas longtemps (au moins le temps d'une chanson).
L'attente toujours, c'est donc ca carnaval ?, des dizaines de chars qui se font attendre, des centaines de vendeurs ambulants de boissons, des milliers de cadavres de canettes de bières dans la rue, ...
Voici qu'au loin on entend un char arriver. Qui c'est ? on ne le saura que dans quelques minutes, car même en entendant la chanson cela ne révèle pas l'artiste, puisque pour carnaval tout le monde chante les chansons de tout le monde. Chance... c'est Ivette Sangalo qui arrive, une pile d'énergie, de quoi nous réveiller! Elle est dévouée au public, exercice difficile car il faut jongler entre les deux côtés de la rue.
Dix minutes après, le char est passé, l'attente va reprendre mais qu'importe, maintenant la fête a commencé.

mardi 24 février 2009

Carnavalesquement carnaval au pelo

Au pelourinho, il en sort de partout. Des personnes hautes en couleurs, de la musique, des déguisements, on ne sait plus où donner de la tête. Les rues pavés du pelourinho sont en pentes, elles se coupent et se rejoignent en différentes places ou grace à d'autres petites rues traversales, on imagine les centaines de personnes, petits et grands déguisés surgirent de partout. Sur les places, des scènes ont été montées pour les batteries et les danseurs qui se donneront à fond après avoir défilé dans les rues.
Au pelourinho, ce sont surtout les groupes de musiques et de danses afro-brésiliens. De partout on entend des batucadas, des dizaines de personnes jouant des instruments à percussions composé de tambours de différentes tailles (http://fr.wikipedia.org/wiki/Batucada). Les plus attendus sont ceux de l'école d'Olodum, un fameux groupe bahiannais, composés de plus de 100 personnes.
Ils sont là, devant nous à l'arrêt. Tous en rang dans cette petite rue, attendant le départ qui allait être donné, tous brillants de mille feux avec de superbes masques dorés. Sitôt le signal donné, attention aux tympans ! La musique gronde, elle semblait venir de sous terre, monter dans les jambes et résonner ensuite dans la tête. Très lentement la procession se fait, suivie par tous les curieux dont énormément de touristes. A l'arrière, ceux qui ont les grosses caisses font leur show : lancés de "baguettes", hissements des grosses caisses au dessus de la tête, en rythme, en chorégraphie, impressionnant. Pour moi s'en est trop, ma tête va se décrocher, j'assisterais au spectacle de plus loin.
Mais l'ambiance, cette foule de nuit, les danses, les costumes et la musique rythmée par les batteries, ca en valait la peine!


Qualité de téléphone portable pas terrible, mais ici pour tous les évênements populaires les appareils photos sont en danger!!

lundi 16 février 2009

J-2

La ville est en effervescence, derniers préparatifs, derniers nettoyages, tout doit être prèt pour jeudi. Le paysage se tansforme de plus en plus vite et sur toute l'avenue ou se déroulera le défilé, des centaines de personnes s'activent pour monter les échaffaudages qui accueilleront le public.

Carnaval, c'est trois choses : le carnaval de rue, les gens sont appelés pipoca (pop corn) car ils sautent dans tous les sens et qu'ils ne sont pas fixes, ceux qui payent pour faire partie des "blocos", des personnes arborant tous le même tee-shirt qui sont dans des endroits groupées dans des espaces délimités -plus sûr que les pipoca, moins de monde-, et ceux qui achètent leur place pour pouvoir assister plus tranquillement aux spectacles, confortablement installés sur les estrades de parts et d'autres de la route. Ce sont ce que l'on appelle des "camarotes", chacun choisit le sien en fonction de son budget sachant que les camarotes appartiennent soient à des hotels, des restaurants et autres particuliers qui donnent sur l'avenue oceanica (principale avenue du défilé), soit qui appartiennent à des artistes ou des groupes d'artistes qui défileront. Le carnaval de Salvador ne présente pas de défilé d'écoles de samba contrairement à Rio et Sao Paulo, il n'y en a que pour la musique c'est pourquoi il est très apprécié des artistes. Mais même ainsi, les chanteurs se sont préparés à un véritable marathon entre ces trois grandes villes!
Concernant les soteropolitanos (les habitants de Salvador, enfin je le sais !!!), il y a deux catégories : ceux qui voyagent pendant les festivités pour s'éloigner de la foule et ceux qui se sont entraînés dans les salles de sport pour supporter tous les jours le carnaval, de 16 heures jusqu'à 3 heures du matin... Ah oui, quand même il y en a qui vont travailler... Mais la majorité des entreprises donne une semaine de congés à leurs salariés.
Je vous en dit plus dans quelques jours.

lundi 9 février 2009

amuser pour mieux régner

Je pense que si le Brésil avait été découvert pendant l'antiquité, les jeux du cirque auraient été inventés ici. Tout simplement parce que le peuple aime se divertir et que le gouvernement calcule en conséquence : un peuple qui s'amuse, même s'il n'a pas toujours de vie décente, sera un peuple heureux et les élections seront assurées.
C'est vrai ce que l'on dit à propos du Brésil : le pays aime faire la fête, le pays est vivant. Tout cela est encore plus vrai à Salvador, il parait même que les paulistes (les habitants de Sao Paulo, capitale économique du pays) critiquent vivement les bahiannais à ce propos et leurs reprochent leur paresse. Je n'irais pas jusque là...
Il est vrai en revanche que l'ordre des priorités accordées à son confort de vie est étrange. En effet, comme vous le savez peut être, le Brésil est le prochain pays à accueillir la coupe du monde de foot. On imagine déjà les coûts gigantesques prévus pour avoir les infrastructures nécéssaires à un tel évênement. Ce n'est pas tout puisque Rio se propose également pour les prochains JO, comme quoi le gouvernement est prêt à débourser beaucoup pour le sport, ce dont raffole les brésiliens. Cela étant dit, Salvador, qui se bat encore pour être l'une des villes qui accueillera des matches doit présenter, en plus d'un beau stade (nécessitant une grosse rénovation suite à des gradins qui se sont effondrés), ...un métro. Peut être ainsi que cela fera avancer les choses et peut être qu'au final la ville en tirera de grands bénéfices, cela seul l'avenir - e se Deus quiser comme on dit ici- nous le dira.
Pour l'instant, tous les bahiannais l'affirment : la priorité c'est carnaval. Pour cela, la ville se fait belle: restauration des routes et embellissement du paysage, si tout est terminé à temps, les habitants pourront en profiter un petite semaine avant que les chars et les millions de personnes qui défileront dans les rues ne saccagent tout.
Priorité au carnaval donc et pour ce qui est de la crise, elle viendra après...

lundi 2 février 2009

Le 2 février, fête de Yemanja

Le 2 février est célébré Yemanja, déesse de la mer, des pêcheurs et de la maternité. Cette déesse, ainsi que Oxum, Oxala, Xango et d'autres... sont les divinités du candomblé, religion animiste provenant d'Afrique de l'Ouest et importée avec les esclaves au Brésil (en particulier à Salvador). Contraints au catholisisme, les esclaves ont feint de s'être soumis à cette croyance tout en continuant leur culte, donnant naissance à un syncrétisme religieux. Ainsi, certains saints catholiques sont adorés sous un autre nom dans le candomblé et il semble que les fidèles adorent le même Dieu que celui de l'église catholique. Cependant la base essentielle du candomblé est la nature et les éléments. Il y a autour de ce culte beaucoup de rites, concernant la nourriture, la maniére de s'habiller, les chants...mais, je vous l'avoue, je ne m'y connais pas suffisament pour en faire un exposé, il serait dommage de résumer ce culte si complexe en quelques phrases.
Ce que je peux en revanche vous décrire, ce sont mes impressions sur cette fête du 2 février, le lavage de Rio Vermelho -quartier de pêcheurs où se situe le marché de poissons-

Le rituel consiste en une procession, en costumes traditionnels (les couleurs prédominantes sont le blanc et le bleu, couleur de Yemanja), chargés d'offrandes qui seront embarquées sur des petits bateaux. Les gens se rendent sur la plage pour y jeter des fleurs, au passage ils ont le droit au traditionnel bain de feuilles. Sur la plage, il y a des sambas de roda, des rondes de gens qui chantent et dansent en compagnie du père des saints (haute figure du candomblé). Celui ci exerce quelques exorcismes, les danses sont de plus en plus frénétiques, la foule de plus en plus dense.
La déesse est ensuite portée à l'eau par les pêcheurs afin qu'elle leur apporte protection jusqu'à l'année prochaine. Autour de ce culte religieux s'est construit un véritable business -comme de nos jours la plupart des fêtes religieuses-. Les vendeurs ambulants se sont déplacés en masse pour vendre leurs produits à l'effigie de la déesse, leurs chapeaux de paille, les fleurs qui seront jetées à l'eau, des litres et des litres de bières ...tout cela pour les touristes venus en masse assistés à cette fête promulgée par le gouvernement. Dans les rues pour l'occasion interdites aux voitures, on peut assister à des rodas de capoeira ou à des batucadas (orchestre de percussions), puis en début d'après midi une véritable parade de carnaval avec un char et de la musique populaire. Il me semble que la population s'est d'un coup rajeunie, tous sautent et chantent sous le soleil de plomb, les corps s'entremèlent, la fièvre monte... Un avant goût de carnaval !

Lavagem do Rio Vermelho

Lavagem do Rio vermelho

Casa de Yemanja, Rio Vermelho


Offrandes à la déesse de la mer Yemanja

vendredi 30 janvier 2009

Rencontre

Voici une rencontre bien intéressante avec des étudiants français venus réalisés un reportage sur des jeunes brésiliens de quartiers défavorisés qui sont actifs pour leurs communautés. Organisation de cours de théatre, d'artisannat, de recyclage, cours de vidéo, de graphisme, de photographie... ce sont des jeunes qui ont décidés de ne pas attendre que les opportunités leurs tombent dessus, ils sont allés de l'avant, à la rencontre de leurs rêves. Ce reportage incluera donc aussi des bouts de courts métrages réalisés par les brésiliens, dont un qui a été récompensé lors d'un festival à Sao Paulo. Il décrit la vie dans la "cidade de plastico", la ville de plastique, une banlieue de Salvador où les maisons sont faites de bois, de taules et de bâches de plastique noires, rempart à l'humidité. Ce reportage sera divulgé en France, ici en mars et en Israël. La raison, c'est que l'association parisienne est en partenariat avec une association mixte de Jérusalem -mixte non pas par rapport au sexe mais bien par rapport aux religions juive et musulmane. Suite aux récents évênements survenus, les jeunes de cette association n'ont pas pu voyagé mais étaient représentés par une franco-israëlienne et un palestinien, qui ont tenu le rôle d'accompagnateurs, d'animateurs.
L'occasion pour moi de recueillir les impressions à propos de Salvador, d'autant plus que ces étrangers là ne se sont pas cantonnés dans les lieux touristiques et ont donc une vision un peu plus large de la ville. Résultat intéressant, puisqu'au sein du même groupe une chose peut être interprétée différement. Ainsi, les jeunes filles sont soit superficielles et inintéressantes, soit faciles et donc très intéressantes, les gens en général sont soit ouverts, accueillants ou bien au contraire faux et seulement intéressés. Une constante en revanche, personne ne viendrait ici pour y vivre!

mardi 20 janvier 2009

conversations (2)

S'il y a des sujets légers qui sont privilégiés dans les conversations du quotidien, d'autres thèmes sont abordés (littérature, politique, voyages) mais il est vrai que ce n'est pas avec tous les brésiliens que l'on peut en parler. La plupart n'ont pas dépasser les frontières de Bahia, comment les intéresser au monde ?(mis à part l'investiture d'Obama qui ici est un véritable tournant historique) Il y a en revanche un sujet qui revient très souvent et qui n'est pas des plus joyeux.

En effet, entre amis, entre jeunes, lors d'une soirée, d'un repas, au cours d'une sympatique rencontre ou en discutant avec son voisin, il n'est pas rare d'entamer une conversation sur les récents décès de parents ou de connaissances. La plupart du temps, c'est la conséquence d'un accident de voiture mais il me semble avoir également souvent entendu que le décès était du à un coup de feu. Le ton grave, on explique que la personne (''tu sais bien, celui qui garait les voitures dans la rue'' ) était impliquée dans une sombre histoire de drogues ou bien que le malheureux s'est trouvé au mauvais endroit. Des innocents tués, il y en a des dizaines chaque semaine présentés dans les faits divers, victimes des trafics, victimes des tirs croisés avec la police -la police qui d'ailleurs va être équipée à présent par ce fameux pistolet électrique. -Cela diminuera le nombre de victimes ou est ce que cela ne changera rien ?-

A la télé, au quotidien à travers ces conversations entre amis, la mort violente est très présente, comme une épée de Damoclès présente sur tous les foyers. Qui sera le suivant ?, quel sera le prochain accident de la route ? comme s'il en résultait de la fatalité alors que tous optent pour une conduite à risque : ivresse, vitesse, musique forte, téléphone au volant, non respect des règles de conduite basique...

Quoi qu'il en soit, après un temps d'échange grave à parler de ces personnes parties trop tôt, la conversation s'allége. La vie continue.

lundi 19 janvier 2009

Conversations

Il paraît qu'ici les hommes ne parlent que de football et les femmes que de leurs cheveux et des séries brésiliennes. Je confirme et, si je ne m'étendrais pas sur les soins capillaires apportés à leurs tifs et aux souffrances endurées pour se faire lisser le tout (ce qu'elles appellent permanente), je voulais tout de même souligné l'engouement pour les novelas brésiliennes.
Ses séries au noms prometteurs (paradis tropical, les 7 péchés, musculation, chemin des Indes...) remportent un franc succès auprès en fait de toute la population, mais il est vrai en revanche que seules les femmes en parlent. C'est là toute la bizarerie de la chose. En effet, elles ne se racontent pas les épisodes passés (on pourrait croire que, comme les hommes elles "refont le matche") mais c'est véritablement les épisodes de la semaine à venir qui sont analysés. Comme les journaux racontent en avance ce qui va se passer, mieux vaut tout savoir pour oter le suspens... un suspens d'ailleurs insoutenable !!! Personne n'aurait deviner que la vilaine (traduit au mieux) allait perdre et que tout les autres allaient se marier et avoir beaucoup d'enfants ! Pas tous ensemble non plus...
Pour finir et pour comprendre pourquoi je ne les supporte plus, voici quelques infos supplémentaires : il y a une trentaine de personnages principaux, les acteurs passent d'un tournage à l'autre (créant au passage de véritables stars) sans cesse mais -il me semble- toujours interprétant le même rôle, un épisode de 1 heure est coupé en quatre parties, tous ont surement du prendre des leçons pour savoir aussi bien et aussi souvent pleurer et enfin, pour nous achever, les séries sont diffusées 6 jours sur 7, à 18, 19 et 21heures.

lundi 12 janvier 2009

Pas de changement

Oui, je sais, il est difficile en un mois de demander des changements alors que les projets ont déjà 4 ans d'âge, mais innocemment je m'attendais à ce que cette élection préfectorale soit synonyme de révolution. Je me suis trompée.
Les seules preuves qu'une élection se soit déroulée sont les quelques bannières remerciant les habitant pour cette victoire -Fais ton boulot, ce sont eux qui te remercieront!- Pour ce qui est des sujets brûlants : les transports, RAS...
La préfecture ne fait même plus illusion, cela fait depuis longtemps que je ne vois plus d'ouvriers sur le chantier. Deux rames sont pourtant bien arrivées en plein jour -aux yeux de tous- mais elles doivent être stockées dans un endroit et vont rouillées tranquillement. Le pire s'est bien que les gens soient tellement habitués au non-avancement du chantier qu'il n'y a aucun mouvement de foule, aucune pression n'est exercée. Lamentable, pitoyable.
Pour les bus, c'est triste à dire encore une fois mais l'on s'y habitue. On s'habitue à la chaleur, aux odeurs dans ces bus bondés, on s'habitue à attendre son bus 1/2 heure et aux trajets qui durent le double. Et, alors que je m'étais habituée à payée 2 reais mon petit transport, voilà que celui ci à augmenter de 10% -Bonne année!-
Cela ne change pas grand chose (quoi que vous savez ce que l'on dit: 20 centimes + 20 centimes + 20 centimes...) mais le problème, c'est surtout pour la monnaie !

samedi 10 janvier 2009

Phare de Barra

vendredi 2 janvier 2009

feliz ano novo !

Je les attendais de pied ferme ces fêtes de fin d'année, après trois mariages et une saint Jean, il ne me manquera plus que le carnaval en février.
Noël est une fête privée en famille, du moins avec la famille proche car les distances empêchent les grandes retrouvailles avec les oncles et tantes, parfois même avec les frères, soeurs et parents.
La préparation de Noël se fait au centre commercial : c'est là que tout le monde se retrouve pour faire des achats, les gens se déplacent en foule avec toute la famille, les enfants sont perdus dans la masse... Il y a bien de jolies décorations avec un ''papaï noël'' qui prend les enfants sur ses genoux (étrange, ils utilisent 'noël' sans savoir ce que cela veut dire!) et, la semaine avant Noël le centre commercial est ouvert toute la nuit, sans désemplir.
C'est donc en petit comité que le 24 les gens se retrouvent pour partager un petit moment ensemble, les catholiques vont à la messe (au dire des évangélistes, les catholiques ne vont à la messe qu'à cette occasion...), la soirée se passe devant la télé, il n'y a pas d'échange de cadeau car l'on achète un cadeau en présence de l'autre personne, rien de vraiment exceptionnel. Le 25, le repas est un peu plus élaboré, il se peut -miracle !-, que tous se retrouve autour d'une table pour le déjeuner. Un noël simple, peut être un peu trop !
Pour la nouvelle année, c'est l'occasion d'acheter des vêtements blancs et du champagne. Enfin, il me semble qu'ils appellent champagne n'importe quelle bouteille alcolisée et sucrée avec des bulles. Ahh ! on est bien loin des polémiques franco-françaises à propos de l'appellation du champagne justement.
Pour le 31 donc, le rendez-vous est prit à la plage. Des évênements sont programmés un peu de partout le long de l'eau, mais le principal spectacle se situe devant le phare de Barra, d'où le traditionnel feu d'artifice est tiré. Des bières, des copains, de la musique, les gens dans les rues... La fête du nouvel an est beaucoup plus populaire et se prolonge tard dans la nuit. Les jours qui suivent, pour chaque connaissance que l'on croise, ce sont des embrassades, des "feliz ano novo". Il paraît que pour le nouvel an on embrasserait celui qui nous a volé la veille et certains dénoncent cette hyprocrisie du nouvel an où tout le monde sourit à tout le monde. Bahh !! qu'importe ?
Bonne année 2009 !